Il est loin le temps où, pour
piquer les voix dûment gagnées de Mélenchon, le candidat Hollande prétendait
lutter contre la Finance. Notre désormais Président assume aujourd’hui
clairement sa position libérale – voire ultra-libérale –, au service de
quelques-uns contre le grand nombre. Depuis la non-renégociation du traité « Merkozy »,
nous assistons dépités au spectacle sordide d’un gouvernement dit « socialiste »
qui astique frénétiquement les pompes de la classe dominante. Et chie non moins
frénétiquement sur le peuple.
Pour rappel – dans quelques
années, nos enfants risquent de nous interroger à ce sujet –, voici ce que
signifie le mot « socialisme ». Et je ne m’en remets pas à Marx, mais
à Wikipedia : « Le but originel du socialisme est d'obtenir l'égalité
sociale, ou du moins une réduction des inégalités. Plus largement, le
socialisme peut être défini comme une tendance politique, historiquement
marquée à gauche, dont le principe de base est l'aspiration à un monde
meilleur, fondé sur une organisation sociale harmonieuse et sur la lutte contre
les injustices. »
Or donc, en fait de socialisme,
nous avons droit depuis deux ans et demi à une politique digne de la Sarkozie. Nul
ne peut plus nier que le PS est devenu un parti majoritairement de droite qui
chaque jour asphyxie davantage le pays. Les solfériniens eux-mêmes ne s’en
cachent plus. Le « J’aime l’entreprise ! » lancé par Manuel
Valls aux grands patrons du MEDEF s’est transformé, en quelques semaines, en un
vibrant « My government is pro-business » devant les banquiers de la
City, à Londres. C’est le point d’orgue d’une succession de déclarations
anti-sociales qui résonnent comme autant d’insultes au peuple qui naguère a voté
Hollande pour virer Sarkozy. Il n’y a plus rien à attendre – sinon le pire – de ces valets de la
Finance.
Seuls les illuminés de la Manif pour Tous s’imaginent encore que le gouvernement a quelque chose à voir avec la
notion de « gauche ». L’UMP ne sait plus quoi faire pour paraître
plus à droite que le PS. Quant au FN, pourtant tenant de la sacro-sainte
réduction-des-déficits imposée par l’Europe libérale, il en profite pour
étendre ses tentacules entre les ruines. Même sous le règne de Sarkozy, je ne
crois pas avoir connu d’heures plus déprimantes. Le choix pour 2017 ? Continuer
de se faire cracher dessus, ou se faire cracher dessus ENCORE PLUS FORT ! À
moins que le peuple décide de ne pas attendre 2017…
Pour cela, il faut en finir avec
le mythe de la dette que tous les médias droitiers se sont ingéniés à nous coller
dans le crâne. Non, la dette n’est ni légitime, ni remboursable. Elle ne sert
qu’à nous maintenir la tête sous l’eau et à enrichir les banquiers, y compris
dans les moments de « crise ». Que sont ces États-pantins qui n’ont d’autre
projet d’avenir à nous proposer que le remboursement d’une dette inepte ?
Depuis quand la vie doit-elle se résumer à une longue agonie ? Quelle est
cette existence étriquée, sans horizon, mue seulement par la peur ?
La question de la souveraineté
populaire n’est pas seulement politique ou économique. Elle est philosophique, existentielle. Et la philosophie, contrairement
à ce qu’on nous serine, n’est pas l’affaire des hautes sphères : elle
concerne le quotidien, celui de chacun. Pour penser, le cerveau doit être bien
oxygéné. C’est exactement pour cela que le PS, l’UMP, le FN nous enfument :
il faut nous empêcher de penser, parce qu’un peuple philosophe risque de
vouloir bouleverser l’ordre du monde. Ils disent : « J’aime le business » ; vous ne les entendrez jamais dire : « J’aime la philosophie ».
Il n’y a pas d’autre destin que
celui que l’on s’invente. Et que l’on va chercher avec les dents.
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