8,6 millions de personnes vivent
sous le seuil de pauvreté en France. On compte plus de 6 millions de chômeurs
dans ce beau pays. 1 français sur 5 ne peut plus assumer ses dépenses énergétiques (gaz ou électricité). 3,5 millions sont concernés par le
mal-logement. 1 personne sur 3 ne se soigne pas faute de moyens. On enregistre
28 suicides par jour (700 tentatives). On le voit, les raisons de s’indigner et
d’agir ne manquent pas. Or, la droite n’a pas trouvé de cause plus noble, pour
battre bruyamment le pavé, que la lutte d’arrière-garde contre les droits des
homosexuels. Chacun ses priorités…
Naturellement, énoncer clairement
que l’on bataille contre les droits d’autrui, ce n’est pas très glamour. Alors, pour rameuter,
on enrobe et on travestit les mots, comme c’est très bien expliqué ici. On
confond PMA et GPA. On encense la famille tout en excluant de celle-ci certains
de ses membres. On « défend les droits des enfants » du moment qu’il
s’agit d’enfants hétérosexuels, issus de parents hétérosexuels. Enfin, histoire de
ratisser large, on « emprunte » les slogans de la gauche (mots d’ordre contre la marchandisation, « On
lâche rien », voire certains visuels d’affiches)… Tromperie !
Derrière le rose et le bleu de
façade, on trouve, en creusant un peu (oh, à peine !), du brun. Beaucoup de
brun. Le parti d’extrême droite qui se targue d’être le premier parti de France
a d’ailleurs appelé ses charmants sympathisants à rejoindre le cortège de la
Manif pour Tous [sic]. « Pour Tous » :
un bel exemple d’artifice rhétorique, quand il s’agit, au fond, de stigmatiser, d'exclure, de détester.
Ce détournement du langage est
une pratique courante dans les milieux d’extrême droite. Sauf à tomber plus bas
que terre (se raser le crâne et se tatouer une croix gammée dans la nuque),
vous n’allez pas claironner sur tous les toits que vous êtes un fasciste.
Alors, pour vous donner le beau rôle, vous allez accuser votre détracteur d’être,
lui-même, un fasciste. Quitte à utiliser une fausse citation de Churchill. Tout
se vaut et les mots n’ont plus de sens. L’obscurantisme se drape de vertu pour prétendre
éclairer les autres. Il s’agit de couper l’herbe sous le pied de la Raison :
v(i)olez les mots des Lumières pour clouer le bec de votre adversaire.
Résultat concret : les actes
homophobes ont augmenté de 78% en France. En sus de la haine ambiante, philosophiquement,
le détournement du sens et des valeurs donne une sale nausée. Ne comptons pas
sur le gouvernement PS, adepte des reculades (PMA...) et de la confusion
langagière pour relever le niveau.
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Notez d’ailleurs qu’il n’y a plus guère que
la droite ultra pour se figurer que ce gouvernement est de gauche. Heureusement, en attendant de
faire le ménage dans les esprits, on sait se consoler :
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