Le bon sens selon Solférino

Les Solfériniens, ça ose tout, c’est même à ça qu’on les reconnaît…

Le nouveau ministre de l’Economie et ex-banquier d’affaires chez Rotschild, monsieur Macron, déclarait hier qu’il n’est « pas interdit d’être de gauche et d’avoir du bon sens ». Si, si. Une bien élégante façon de cracher sur la gauche dite « radicale » cependant qu’on lorgne soi-même vers la droite, voire l’extrême droite. 

Qu’est-ce donc que ce « bon sens », ce réalisme dont se gargarisent les Solfériniens ? Nous en avons eu un aperçu aujourd’hui avec la sortie démagogique, blessante et très droitière de monsieur Rebsamen, ministre du Travail. Celui-ci, constatant que la-hausse-de-la-diminution-du-ralentissement-de-la-courbe-relative du chômage n’est pas acquise – on se demande pourquoi, avec un gouvernement qui se vante d’offrir des cadeaux fiscaux au grand patronat sans la moindre contrepartie –, s’est cru autorisé à nous éclairer de son « réalisme » en ces termes : puisque le chômage ne diminue pas, alors, radions le plus de chômeurs possible !

Lumineuse logique. Bon sens imparable. Demain, ces Solfériniens « réalistes » nous expliqueront probablement que ce sont les étrangers qui volent le travail des français. Ou bien ils nous apprendront que les 454 SDF morts dans la rue en 2013 n'ont pas cherché à se loger... L’extrême-droitisation, voilà le « bon sens » sauce Solférino ! Rappelons que lorsque le 13 février 2013, un certain Djamal, chômeur arrivant en fin de droits, s’est donné la mort en s’immolant par le feu devant son agence Pôle Emploi, le précédent ministre du Travail monsieur Sapin s’est fendu d’un « Tout a été fait » de bon aloi… 

La logique du PS, c’est de vomir la gauche. Valls condamne les Roms à la marginalité, Rebsamen condamne les chômeurs à la radiation, Hollande condamne la France à voir les lepénistes s’asseoir sur le trône de la 5^ème République. C’est génial. C’est réaliste. Ils sont très très très intelligents et nous n’avons qu’à nous taire, puisque nous sommes stupides. 

Ces gens-là sont dégoûtants et, comme disait Jean-Luc Mélenchon dans son discours de clôture du Remue-Méninges, il faut aller jusqu’au bout de notre dégout…